La demeure d’Astérion

Ariane, au matin, tu attends patiemment
À l’entrée du dédale un Thésée souverain.
Il passa près de toi et laissa dans ta main
Un fil d’or palpiter, comme un cœur renaissant.

Tu regardes parfois l’entrée sombre et rocheuse,
Et ton œil plonge alors dans la nuit minérale…
Ton corps tremble aux orgies inconnues et bestiales
de ton frère Astérion et d’enfants amoureuses.

Ariane, entends-tu ? Tu ressens, divaguant,
L’écho sourd et lointain des corps qui s’abandonnent.
Ils s’apaisent enfin sur les charniers atones,
Mais le fil que tu tiens tire alors en avant…

Sous les voûtes cachées, ainsi tu entreras,
Pour connaître le sang, la poussière, et la mort.
Dans le cœur du dédale, alors tu t’étendras,
Près du corps de Thésée, et près du Minotaure.