Apocalypse

Mon cher Amour blessé par le fracas des armes
Mon bel Amour meurtri violé anéanti
Je te vois devant moi te noyer dans la nuit
je te vois devant moi t’abîmer dans les larmes.

Sans ton regard qui aime il n’y a que les ombres
Sans ta voix qui caresse il n’y a que le vent
Sec, ardent, qui charrie vers un horizon sombre
La poussière et la mort des passions d’antan.

Autour de notre deuil c’est le monde qui meurt
Les poumons déchirés par les gaz carboniques.
Là, chérissant l’amour perdu j’attendrai l’heure
Où pousseront au ciel les bourgeons atomiques.

Voici l’étrange fleur dont le cœur hésitant
Battra la pulsation d’une ultime lumière !
Son éclair brisera ma triste vie, couvrant
Nos deux corps irradiés d’un chaud manteau de terre.