Enfant d’Ève au Serpent et puis d’une ombre obscure
Je marche solitaire au sein du grand troupeau
Des damnés corrompus, mais gravé sur ma peau
Brille le sceau brûlant des volontés impures.
Ainsi toujours errant dans les déserts rocheux
Le dos lourd et courbé je trébuche et je songe
Aux amours que je tue aux désirs qui me rongent
Sur ma tête, moqueur, passe un ciel bitumeux.
À toi, Mère de tout, à toi, père de rien
Je dédie mon malheur ma lente traversée
Des courants ondoyants de l’océan salé,
L’ignorance profonde et du Mal et du Bien !
Par ta Grâce enfanté, victime et puis bourreau
J’ai bu l’ignoble lait de ta Toute Puissance
Et toi, le brouillard qui se dissipa trop tôt
Regarde ton enfant déplorer ton absence…