Tout au long des années, j’ai valsé avec toi
Oh ma douce folie ! En étreignant tes songes
J’ai perdu mon esprit et j’ai bu tes mensonges,
Et ton poison subtil atténua Sa voix.
Au milieu des salons, sur la piste brillaient
Les éclats acérés d’une atroce illusion
Car c’est autour de nous que le monde pleurait
Les rêves oubliés et les mornes passions.
Pourtant je regardais, entraîné dans ma ronde,
Le cercle de nos pas usé par la cadence.
Captif du mouvement et de sa trace immonde,
Je tournais pour toujours d’une démente danse.
Ainsi, désormais seul, j’erre dans Sa pénombre
La musique s’est tue, les robes ont fané,
Comme l’aveugle qui titube dans les ombres
J’embrasserai la nuit, à jamais condamné…