À Élodie.
Quand je marche à travers une verte vallée,
Que la brise en riant serpente à mes oreilles,
Tu me suis doucement, nos yeux clos d’un sommeil
Calme et doux, aussi lent qu’un antique ballet.
Quand je marche à travers les mornes paysages,
Que le vent en hurlant vient hanter mon esprit,
Ta main nue et glacée sur mon triste visage
Lui redit la chaleur que naguère il apprit.
Quand je nage à travers les océans de mort,
Que depuis bien longtemps je me noie en silence,
Loin de la rive et seul, c’est pourtant sur ton corps
Supplicié que s’abat toute la pestilence.
Toujours tu étais là, ombre trop amoureuse,
Du ciel jusqu’au tombeau tu m’as accompagné.
Demain tu partiras, sombre et silencieuse
Loin des cafards suants, des toiles d’araignée !